La Commission Tourisme de l’AMGVF, présidée par M. David LISNARD, Premier adjoint au Maire de CANNES vient de publier un communiqué de presse « 5 priorités en terme de tourisme pour le nouveau quinquennat ».

Au-delà de l’amitié qui me lie à David Lisnard, j’adhère totalement à ces propositions, d’autant que depuis 20 ans, je ne cesse de dire  de façon régulière que la politique touristique de la France est, sur plusieurs points, totalement incohérente et qu’il est grand temps que nos élus parisiens réalisent à quel point il est important de donner au Tourisme la place qui lui revient.

Ces 5 priorités me paraissent  effectivement incontournables quand on pense que les gouvernements successifs depuis la fin des années 70 se sont contentés d’un Secrétariat au Tourisme alors que nous sommes la première destination touristique mondiale (pour combien de temps ?) mais la quatrième en terme de rentrées financières !

Qu’un 1er Ministre de la France, il y a quelques années, se permettait de dire que  « les touristes, cela ne vote pas » !!

Que le budget de promotion de notre pays correspondait jusqu’à peu de temps au budget de promotion de l’Andalousie !!

Que la formation en termes de Tourisme en général et Tourisme d’Affaires en particulier est particulièrement incompatible avec l’évolution des Métiers du Tourisme.

Je pourrais écrire des pages entières sur les erreurs du passé (malheureusement !) et sur les suggestions pour l’avenir, qui se trouvent fort bien résumées dans ces 5 propositions !

L’association des maires de grandes villes de France

Créée en 1974, l’Association des Maires de Grandes Villes de France regroupe les communes et leurs intercommunalités de plus de 100 000 habitants (98 adhérents au 1er janvier 2012). La Commission Tourisme de l’AMGVF, présidée par M. David LISNARD, Premier adjoint au Maire de CANNES,  souhaite promouvoir le segment particulièrement porteur du tourisme urbain puisque la ville constitue à la fois :

  • le 1er espace de fréquentation (tourisme d’affaires, de loisirs et d’excursion),
  • le 1er espace de destination des étrangers,
  • le 1er espace de consommation (40% pour moins de 30% des nuitées),
  • le 1er espace de présence de l’offre hôtelière .

Les grandes villes sont les portes d’entrée naturelles de la destination France, grâce à leur desserte multimodale (train, avion, autoroutes) et à leur savoir-faire en la matière. Leurs Maires sont également les meilleurs ambassadeurs de leur territoire. A ce titre, il convient de prendre en compte leurs attentes dans l’élaboration de la politique touristique au plan national.

Le tourisme, vecteur de l’attractivité des territoires

Avec près de 50 Mds € de recettes (12% des recettes mondiales), 6,4% du PIB et 1,8 million d’emplois directs et indirects (soit 11% de la population active), le tourisme constitue un moteur de l’économie française et un pilier du Made in France puisque les emplois touristiques sont peu délocalisables. Pour certains territoires littoraux, y compris urbains, l’économie touristique est la principale source de prospérité.

A l’heure de la révolution numérique, où la principale matière première est l’intelligence humaine, les territoires touristiques urbains, qui conjuguent qualité du cadre de vie, animations, équipements culturels et sportifs et offre de services, possèdent un avantage comparatif pour attirer les meilleurs talents créatifs dont les entreprises ont besoin ainsi que les investisseurs. Le tourisme devient aujourd’hui un atout majeur en phase avec les sites de dynamisme territorial du 21ème siècle. Le tourisme, dans une organisation décentralisée plus cohérente et plus moderne, constitue à la fois la conséquence et le meilleur vecteur de l’attractivité des territoires, en particulier dans les grandes villes françaises.

5 priorités pour le prochain quinquennat

  1. Instaurer, au sein du Pôle de l’Economie et des Finances de Bercy, un Ministère de plein exercice qui regrouperait les compétences  Attractivité, Commerce Extérieur et Tourisme.
  2. Permettre l’adaptation d’organismes locaux compétents en matière de tourisme en phase avec les marques territoriales et inscrire le tourisme parmi les compétences optionnelles des pôles métropolitains.
  3. Créer, sur le modèle des pôles de compétitivité, des pôles d’excellence touristique pour concentrer les moyens de promotion de l’Etat sur les territoires à fort potentiel auprès des principaux marchés internationaux.
  4. Engager, auprès des instances européennes, une action pour lutter contre les distorsions de concurrence dont souffrent les principaux sites français de Congrès et de Tourisme d’Affaires afin de renforcer leur compétitivité fiscale, sociale et normative.
  5. Faire du tourisme urbain, segment très porteur pour les économies locales, un axe prioritaire de la politique touristique nationale.

Lire le communiqué de presse – Election présidentielle 2012 / Tourisme